De l’offre de soins à l’offre de santé
En 2019, Orléans Métropole missionne Topos pour créer un observatoire de l’offre de soins. L’objectif est d’identifier et de suivre les dynamiques à l’œuvre dans le processus d’organisation de l’offre de soins, en situation de désertification médicale. Dans le même temps, Topos intègre un groupe de travail associant Orléans Métropole, l’Université d’Orléans et les territoires ruraux de l’Orléanais. Ce comité préfigure, puis définit le contenu de la candidature au programme de recherche national Popsu Métropoles. Cette dernière ayant été retenue, Topos contribue à la production de réflexions dans le cadre de l’observatoire de l’offre de soins.
Parler de « l’offre de santé » plutôt que de « l’offre de soins »
La notion d’offre de santé recouvre plus largement les enjeux d’organisation territoriale auxquels les élus sont confrontés :
- organiser un territoire pour répondre à 80 % de l’état de santé d’un individu : c’est développer une offre environnementale (qualité de l’air, capacité à se mouvoir sainement, à avoir des loisirs culturels, sportifs, une vie sociale, une gestion apaisée des risques…) ;
- organiser un territoire pour répondre aux 20 % restants : c’est permettre l’accès aux soins pour toutes les populations, notamment en période de crise dans la démographie des professions médicales.
Des prérogatives structurantes
Les élus communaux ont un rôle préventif. La santé de leurs administrés représente un enjeu de taille.
Les professionnels organisent l’offre de soins. L’exercice et le choix du lieu de celui-ci sont des actes libéraux.
Cependant, les évolutions sociétales et des modes de pratiques rendent sensibles les professionnel-le-s aux propositions d’accompagnements que leur font les élus au travers de leurs politiques d’équipements.
Une géographie institutionnelle complexe…
Les parties prenantes sont nombreuses dans l’organisation des politiques de la santé : l’État, les collectivités locales, les institutions hospitalières, les professionnels de santé et les associations d’usagers. Chacun semble y connaître sa place et revendiquer son rôle. Pour autant la compréhension mutuelle des prérogatives de chacun et les interactions qu’elle engendre est une problématique.
Une observation systémique fondée sur quatre axes
Axe 1 : Observer les 80 % :
- quel sont les indicateurs d’une proposition d’un cadre de vie sain ?
- s’appuyer sur les déterminants de santé.
Axe 2 : Observer dans les 20 %, la logique de répartition de l’offre médicale :
- quelles sont les localisations ?
- quels sont ses leviers ?
- quels rapports à la localisation des populations selon leurs caractéristiques socio-démographiques ? …
Axe 3 : Observer dans les 20 %, la logique de déplacement des populations pour accéder à cette offre :
- quelles sont les pratiques des populations en matières d’accès aux soins ?
- quels seraient les déterminants du dessin de « bassin de vie/santé » ?
Axe 4 : Observer et animer le système des parties prenantes :
- quels sont les ingrédients de reconnaissances mutuelles qui permettraient de trouver de meilleurs axes de collaboration, de conventionnement, de contractualisation ?
- de prospectives ?